Rétro 2014 - Matthews voit la vie en rose sur le Giro

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La saison 2014 fût riche en émotions et Cyclism'actu a décidé de vous faire revivre l'ensemble des courses où son staff a pu se rendre. Réactions à chaud, résumés d'étapes, tout y est. Pour ce nouveau volet, la rétro s'intéresse à la semaine en rose de Michael Matthews lors du Tour d'Italie ! 

Le Tour d'Italie démarre enfin. L'Irlande, qui accueille le départ 2014 s'est parée de rose pour l'occasion. Le chrono par équipe inaugural dans les rues de Belfast annonce déjà la couleur. Le chouchou du public local Dan Martin chute et voit ses espoirs de victoires anéantis. C'est finalement Orica GreenEdge qui s'impose et Tuft est le premier coureur de ce Giro vêtu de rose mais il cède dès le lendemain ce paletot à Michael Matthews. 

Matthews, c'est un peu un sprinteur. Un peu un puncheur aussi. Il marche dans les pas de son aîné chez les Australiens, Gerrans. 10 ans plus jeunes, mais des épaules solides. 8e lors de la première étape en ligne, puis 6e et 4e, son fait d'arme intervient sur les routes menant au Montecassino :

À 31 kilomètres du but, l'écart entre le peloton et l'échappée est de 2'27''. Les hommes de tête se relaient bien, mais le peloton hausse le rythme. À 20 bornes de la ligne, l'échappée se situe seulement 1'14" devant le peloton, mené par l'équipe Trek. Alors que la pluie fait son apparition sur la route du Giro, à 16 kilomètres du but, l'écart passe sous la minute. L'avant du peloton est très nerveux. De nombreuses équipes se jouent les premiers rôles : Trek, Orica-GreenEDGE...etc. Cette nervosité fait augmenter l'allure de la meute. Les échappés sont repris à 12 kilomètres de la ligne.

Deux kilomètres plus loin, à l'approche d'un rond-point, une grosse chute intervient au sein du peloton... Caruso (Katusha) et Brajkovic (Astana) restent notamment au sol... Cette chute crée une cassure... Au pied de la montée finale, il n'y a plus que 8 coureurs à l'avant, dont Cadel Evans (BMC) et le maillot rose Michael Matthews. Le deuxième groupe, où se situe la plupart des favoris, dont Nairo Quintana, se situe à 40'', à 7,3 kilomètres de la ligne d'arrivée. Joaquim Rodriguez, victime de la chute, est loin derrière et semble blessé. Devant, c'est la BMC qui roule pour Cadel Evans. Derrière, la Movistar fait tout son possible pour revenir. Omega Pharma-Quick Step vient prêter main forte à la Movistar. Devant, il n'y a plus que 6 coureurs : Morabito, Evans, Wellens, Santaromita, Rabottini et Matthews.

OPQS et Movistar limitent les dégâts, Matthews l'emporte devant Evans !

Le groupe de poursuivants monte à fond pour essayer de limiter les dégâts. Les coureurs de l'équipeOmega Pharma-Quick Step donnent tout pour boucher l'écart, qui semble irrémédiable. À 2 kilomètres de la ligne, l'écart entre les deux premiers groupes est toujours de 37''. Robert Kiserlovski attaque, et c'était annoncé, mais est vite repris par le reste des poursuivants. Devant, l'Australien Cadel Evans (BMC), qui est en train de faire une bonne opération pour le classement général, passe à l'offensive ! Matthewss'accroche bien. À 600 mètres de la ligne, il n'y a plus que 4 hommes en tête. Evans fait le forcing pour augmenter l'écart avec le groupe de poursuivants. Matthews est bien calé dans sa roue. Evans lance le sprint, mais le maillot rose Michael Matthews (Orica-Green-EDGE) s'impose facilement au sprint ! Tim Wellens (Lotto-Belisol) termine 2ème de l'étape. Cadel Evans (BMC) complète le podium du jour.

Le groupe de poursuivants coupe la ligne 48'' après le maillot rose. L'Espagnol Joaquim Rodriguez(Katusha) termine à 7'43''.

La réaction de Michael Matthews

"C’est un rêve qui devient réalité ! Si on m’avait dit au départ du Giro que je gagnerai une étape arrivant en sommet en devançant Cadel Evans, je me serai cru en train de rêver. Gagner avec le maillot rose qui plus est… Que peut-on dire ?! 
 

J’ai beaucoup travaillé mes qualités de grimpeur. Je ne me vois pas gagner au sommet de haute montagne, mais sur des difficultés comme cela je peux faire quelque chose. Je me contente en réalité de me concentrer sur mes points forts. J’ai dit il y a quelques jours que je ne me sentais pas dans une grande forme pour les sprints, mais dans une meilleure forme pour grimper. J’ai vu hier notamment que c’était effectivement le cas, donc ça m’a donné de la confiance. Je ne pense pas avoir tant changé que ça. J’ai toujours été un bon grimpeur à vrai dire, mais jusqu’ici, je ne croyais pas en moi. Ça ne veut pas dire que je vais me concentrer à ça dès maintenant. Je continue à travailler toutes mes qualités et je vais naturellement plus travailler celles où je me sens le plus capable.

Luke Durbridge venait de me replacer dans une très bonne position avant d’aborder cette dernière ascension. Je pense que la chute s’est produite au milieu du peloton, peut-être avant. En voyant quelque chose comme ça, nous avons décidé de ne pas rouler, d’essayer de neutraliser la course, mais d’autres équipes ont roulé. Nous n’avons jamais essayer de tirer avantage d’un tel crash. Je ne suis pas sûr que c’était vraiment une attaque des BMC. En tout cas nous nous sommes retrouvé devant. On n’a pas souvent vu une chute comme celle là dans un peloton".