Interview - Van Garderen : «À la hauteur de mes capacités»

Par Alexis ROSE le 30/01/2015 à 20:20

Interview - Van Garderen : «À la hauteur de mes capacités»
Photos : Sirotti - Tejay van Garderen

 

Vidéo - Tejay Van Garderen et l'équipe BMC, Championne du Monde

Après avoir interviewé en exclusivité l'un des leaders de l'équipe BMC Racing Team sur les classiques, Greg Van Avermaet, Cyclism'Actu vous propose désormais un grand entretien avec le désormais unique leader de l'équipe américaine sur les courses par étapes : Tejay van Garderen. L'Américain a vécu une année 2014 difficile , à cause des maladies et des blessures... Malgré cela, sa dernière saison reste plus que correcte pour un coureur de 26 ans : 2e du Tour d'Oman, 3e de la Volta Ciclista a Catalunya, 6e de la Vuelta Ciclista al Pais Vasco, 5e du Tour de France et vainqueur sur l'USA Pro Challenge et le championnat du monde du contre-la-montre par équipe. En 2015, le natif de Tacoma souhaite éviter les "revers" pour être enfin en pleine possession de ses moyens. Et, si c'est le cas, van Garderen se sent capable d'être au niveau des meilleurs ! Son objectif ? Être sur le podium du Tour de France, et pourquoi pas sur la plus haute marche ! Avant d'en venir à ses ambitions sur la Grande Boucle, le leader de l'équipe BMC Racing Team revient sur tous les sujets. Il évoque son équipe, ses coéquipiers, le départ à la retraire de son ancien leader, Cadel Evans, le parcours du Tour de France 2015 et même Lance Armstrong. Entretien !

 

imageTejay, comment s’est déroulé votre préparation hivernale ?

Ma formation s'est bien passée ! J'ai fait un bon bloc d'entraînement en Espagne au début du mois de décembre. Puis je suis retourné à Aspen. Et maintenant, je suis de retour en camp d'entraînement avec l'équipe BMC Racing Team en Espagne.

 

Quels sentiments vous animent avant d’entamer cette nouvelle saison ?

Je me sens bien ! L'esprit autour de l'équipe est génial. Nous avons bien terminé la saison dernière en remportant de grandes victoires : sur le championnat du monde du contre-la-montre par équipe et sur le Tour de Pékin avec Philippe Gilbert. Nous avons finalement terminé deuxième du classement World Tour. Et ce bel élan a tout simplement continué, en commençant par la victoire de Rohan Dennis sur le chrono d'Australie et les bonnes performances de l'équipe au Tour Down Under, où Rohan Dennis a terminé premier et où Cadel Evans a fini troisième. En ce moment, il y a donc beaucoup d'énergie dans l'équipe et nous voulons garder ces choses-là pour le reste de la saison !

 

"Maintenir l'équipe au sommet"

 

imageL’année 2015 va marquer un petit tournant de votre carrière, puisque vous allez désormais être le leader unique de l’équipe BMC sur les grandes courses à étapes.

En vérité, j'ai été le leader de l'équipe sur chaque course, ou presque, que j'ai réalisé l'année dernière, y compris sur le Tour de France. Donc, cette année, c'est à moi d'améliorer mes performances ! Je me suis mis beaucoup de pression. Personne d'autre aurait pu m'en mettre autant... Et ma saison dernière a été un peu frustrante, parce que j'étais malade à Paris-Nice, je suis tombé au Tour de Romandie et je n'étais pas encore à 100 % pour le Dauphiné. Dans le Tour, j'ai subi un revers le lendemain de la seconde journée de repos. C'est quelque chose que je peux contrôler à l'avenir. Ainsi, cette année je veux tout simplement être à la hauteur de mes capacités, en restant en bonne santé.

 

Allan Peiper, directeur sportif à la BMC, a avoué : "Il sera dur de remplacer Cadel Evans,  et cela pourrait même prendre des années". Quel est votre avis à propos de cela ?

L'équipe est définitivement tournée vers les jeunes : Campbell Flakemore, Joey Rosskopf, Manuel Senni, Stefan Küng... Pour en nommer que quelques-uns plus. Et tous ces gars-là ont le potentiel d'intensifier et de contribuer immédiatement à maintenir l'équipe au sommet. Nous avons vu ce que Campbell était capable de faire en Australie, avant sa chute. De plus, nous avons recruté des gars qui ne sont pas de jeunes pros comme Alessandro De Marchi et Damiano Caruso. Ils ont prouvé qu'ils pouvaient gagner des courses. Donc, je suis convaincu que nous pouvons garder les mêmes choses, malgré le fait de perdre un grand champion comme Cadel.

 

"Il n'y a pas à remplacer un gars comme Cadel Evans"

 

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À 26 ans, vous vous sentez désormais prêt à remplacer le "grand" Cadel Evans ?

Il n'y a pas à remplacer un gars comme Cadel Evans.

 

Mais, comment faut-il faire pour bien pallier son départ ?

Nous voulons être aussi bons et même meilleurs que ce que nous étions l'année dernière ! Nous avons terminé deuxième du World Tour et remporté 30 courses, pour la deuxième année consécutive. Il faut faire mieux ! Et nous avons pris un bon départ dans ce but-là, puisque nous sommes à la première place du classement en ce moment.

 

"Retenir les choses qui l'ont rendu si bon"

 

Vous avez sûrement beaucoup appris aux côtés de Cadel Evans ?

Cadel est un vrai professionnel. Et il a certainement eu sa propre façon de faire les choses. Donc, dans un sens, je n'ai pas essayé de tout faire comme lui. Mais, en même temps, j'écoutais toujours ce qu'il disait. Et j'ai essayé de retenir les choses qui l'ont rendu si bon.

 

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Son départ à la retraite va-t-il entraîner quelques changements pour vous au sein de l'équipe BMC Racing Team ?

L'équipe m'a toujours soutenu, avec un solide groupe de gars autour de moi. Et ce, à chaque fois que j'ai été le chef de l'équipe. Elle m'a conduit à la réussite : victoires sur l'Amgen Tour of California en 2013 et sur l'USA Pro Challenge en 2013 et en 2014. Peu importe qui est en course avec moi, ils sont toujours là pour donner le meilleur et pour m'aider. Et, c'est ce qui rend mes coéquipiers si grands !

 

"Je suis persuadé que je peux faire mieux cette année !"

 

En 2014, vous avez réalisé de très bons résultats : vainqueur de l'USA Pro Challenge, 3e du Tour de Catalogne, 5e du Tour de France... Comment faire mieux en 2015 ?

De toute évidence, nous voulons bien faire sur le Tour de France ! Nous sommes une équipe américaine et obtenir de la "publicité" aux États-Unis, dans la plus grande course du monde, c'est important pour BMC et pour tous nos sponsors. Mon programme est presque le même que l'an dernier. De sorte, en évitant certains revers, à cause des blessures, je suis persuadé que je peux faire mieux cette année !

 

À la fin de l’année 2014, vous aviez déclaré : "J'essaye d'apprendre de mes erreurs". Quelles sont les erreurs que vous allez essayer de ne pas refaire en 2015 ?

Je ne me souviens pas d'erreurs spécifiques...

 

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"Il y a beaucoup d'endroits où nous pouvons prendre du temps"

 

Votre grand objectif de l’année 2015 sera le Tour de France. En décembre, vous aviez un peu critiqué le parcours de la Grande Boucle. Quelle analyse tirez-vous de ce parcours, maintenant ?

Je n'ai pas encore eu le temps d'examiner attentivement et précicément les étapes. Je vais le faire plus tard. Dans le printemps, comme je l'ai fait l'année dernière. Mais, je pense qu'il y a beaucoup d'endroits où nous pouvons prendre du temps sur certains purs grimpeurs. Sur les jours avec du vent de travers, sur les pavés... Et, j'aurais l'équipe autour de moi pour m'aider lors des jours agités. Ce sera certainement un avantage pour moi.

 

Dans la caste des coureurs de courses par étapes, vous faites partie des meilleurs rouleurs et vous êtes un honnête grimpeur. Comment faire pour réaliser un très bon résultat lorsque le parcours d’une course est plus taillé pour les purs grimpeurs ?

Il faut faire comme je l'ai déjà fait dans une course qui favorise les grimpeurs. Je dois résister aux attaques en gardant un rythme soutenu sans aller trop loin, pour ne pas me mettre dans le rouge. Je suis plus un "écraseur de pédale". De ce fait, il n'y a que dans les arrivées très raides où je suis défavorisé par rapport aux purs grimpeurs.

 

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"Ce qui est important, c'est de prendre un bon départ !"

 

Sur le Tour 2015, votre but sera donc de prendre du temps sur le prologue, le contre-la-montre par équipe et sur l’étape des pavés ?

Vous pouvez spéculer pendant des jours et des semaines sur ce qui va se passer sur le Tour de France. Ce qui est important, c'est de prendre un bon départ ! Après, pour prendre du temps, il y a sans aucun doute le contre-la-montre par équipe. C'est l'un de nos points forts ! Nous avons au moins 10 coureurs à choisir dans cette équipe qui sont de grands rouleurs. Donc, ce chrono sera en notre faveur, c'est certain !

 

Parlons un petit peu des favoris du Tour. Quels seront vos principaux adversaires pour le podium ?

Nous verrons cela assez tôt dans la saison. Comme l'an dernier, cela commencera au Tour d'Oman, où j'ai été second derrière Chris Froome en 2014.

 

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"Je ne vois pas pourquoi je ne serais pas en mesure de me mélanger avec ces gars-là !"

 

Et comment vous situez-vous par rapport à ceux-ci ?

L'an dernier, je sentais que j'étais sur le point de percer et d'être au même niveau que ces gars-là. Mais, j'ai continué à avoir des revers... Si les choses vont vraiment bien pour moi, je ne vois pas pourquoi je ne serais pas en mesure de me mélanger avec ces gars-là !

 

"Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent..."

 

À la fin de la saison dernière, vous avez partagé quelques-uns de vos entraînements avec votre compatriote Lance Armstrong.

Les gens peuvent penser ce qu'ils veulent... L'histoire est vieille maintenant ! Et concernant Lance, je pense qu'il a été assez puni. Comme tous les autres coureurs dans son cas d'ailleurs.

 

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"Je suis toujours dans l'espoir de repartir avec une victoire !"

 

Vous avez récemment avoué : "Je pense qu'un jour, je serai sur le podium du Tour". Ce jour arrivera-t-il en 2015 ?

Nous verrons bien...

 

Dans les années qui viennent, votre ultime objectif est de remporter le Tour de France ?

Je suis toujours dans l'espoir de repartir avec une victoire !

 

Propos recueillis par Alexis ROSE.

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